Les voitures les plus moches : ces modèles qui ont choqué l’esthétique automobile

Les voitures les plus moches : ces modèles qui ont choqué l’esthétique automobile #

Pourquoi certaines voitures sont-elles jugées aussi laides ? #

Le design automobile est un domaine où la recherche de l’originalité entre souvent en conflit avec les contraintes techniques et l’évolution des attentes sociales. Il n’est pas rare que, dans la quête de la différenciation, constructeurs et designers s’éloignent des canons de beauté en vigueur. La définition de la laideur dans ce contexte résulte généralement de plusieurs facteurs précis :

  • Déséquilibre des proportions : Une carrosserie trop haute, des roues trop petites ou un pare-brise trop avancé créent instantanément un malaise visuel.
  • Assemblage maladroit de styles : L’association hasardeuse de lignes tendues avec des volumes ramassés ou surélevés donne souvent un aspect « bricolé ».
  • Impératifs pratiques mal intégrés : La nécessité d’offrir un espace habitable maximal, une modularité inédite ou de respecter des normes de sécurité strictes pousse parfois à faire des compromis radicaux.

Le rejet d’un modèle tient donc rarement à un seul détail, mais bien à un ensemble de choix qui, juxtaposés, aboutissent à une dissonance esthétique flagrante. Cette dissonance déroute, voire amuse, et place certains véhicules au rang d’icônes malgré eux.

La Fiat Multipla : la légende du design incompris #

Impossible d’aborder ce sujet sans évoquer la Fiat Multipla, produite entre 1998 et 2010. Ce monospace compact visait l’excellence en terme d’habitabilité avec ses trois sièges à l’avant et ses volumes généreux, mais son look hors-norme a marqué durablement. Le traitement de la proue, avec ses doubles optiques superposés et son capot tronqué, choque encore à chaque regard.

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  • Le modèle original, avant restylage, arborait deux niveaux de phares et une ligne de caisse surélevée, donnant l’impression d’une voiture à deux étages.
  • L’intérieur misait sur la fonctionnalité pure : tableau de bord central orienté vers le conducteur et surfaces vitrées démesurées.

Nous reconnaissons à la Multipla une audace technique indéniable, mais son design continue de diviser, même des décennies après sa sortie. Elle symbolise la frontière ténue entre innovation et étrangeté, au point de s’être forgé une identité culte, objet de rassemblements et de débats passionnés.

Pontiac Aztek : un ovni venu d’un autre univers #

La Pontiac Aztek, commercialisée de 2000 à 2005, a bouleversé les codes du SUV urbain. Son ambition était claire : conjuguer polyvalence et personnalité affirmée. Pourtant, ce sont ses proportions qui ont condamné l’Aztek à la postérité des échecs visuels.

  • Une silhouette jugée « brutale » : les passages de roues anguleux, l’avant biseauté et les surfaces en plastique noir mat contrastent avec le gabarit imposant.
  • Un arrière tronqué et des feux effilés qui semblent sortir d’un autre véhicule accentuent la sensation de confusion stylistique.

Ce modèle, dont la popularité a brièvement explosé grâce à la série « Breaking Bad », est souvent cité parmi les pires de sa génération. Son échec a accéléré la chute de la marque Pontiac. Nous percevons dans cette voiture une tentative de rupture qui, faute de cohérence, a eu l’effet inverse de celui escompté : la surprise a pris le pas sur l’adhésion.

Le Nissan Cube et la tendance des boîtes à roulettes #

Le Nissan Cube, lancé au Japon en 1998 et exporté en Europe et en Amérique du Nord à partir de 2009, a incarné une approche radicale du design urbain. Ses formes cubiques assumées visaient à optimiser l’espace intérieur tout en affirmant une identité marquée.

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  • La symétrie cassée, avec une lunette arrière enveloppante et des montants de toit épais, déroute de prime abord.
  • Le Cube a suscité un débat sur la pertinence des formes géométriques pures dans la carrosserie automobile.

Nous constatons que, si certains utilisateurs saluaient le pragmatisme et la maniabilité de ce modèle, d’autres voyaient en lui la quintessence de la laideur contemporaine. En dissociant volontairement les codes traditionnels, Nissan a osé l’incongru, mais la greffe stylistique n’a jamais vraiment pris en dehors d’un public d’initiés.

Ssangyong Rodius : la confusion des genres poussée à l’extrême #

Le Ssangyong Rodius, produit de 2004 à 2013, reste un cas d’école dans les annales du design automobile raté. Conçu pour offrir un maximum de places et d’espace de chargement, il oscille maladroitement entre plusieurs segments : monospace, SUV et break.

  • La proue surdimensionnée, à l’esthétique massive, se heurte à une poupe ramassée typique des monospaces des années 1990.
  • Les volumes ne semblent jamais articulés autour d’une direction claire, aboutissant à une carrosserie désordonnée et un profil globalement incohérent.

Loin d’être une simple faute de goût, ce modèle traduit un enchevêtrement d’intentions contradictoires : la volonté de tout offrir sans sacrifier la praticité. Toutefois, la réalisation n’a séduit ni amateurs de monospaces, ni familles en quête d’élégance. Le Rodius est aujourd’hui régulièrement cité dans les classements des voitures les plus laides du XXIe siècle, preuve de son impact durable sur l’opinion.

Les petits modèles « kitsch » : Suzuki X-90, Nissan S-Cargo et autres curiosités #

Nous rencontrons, dans la catégorie des micro-citadines et utilitaires inspirés du jouet, des modèles devenus célèbres par leur seule audace esthétique. La Suzuki X-90, petit coupé SUV lancé en 1995, a surpris par sa silhouette compacte, ses arches de toit et son absence de coffre apparent.

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  • Sa calandre souriante et sa ligne arrondie rappellent davantage les jouets que les voitures grand public, ce qui a valu à la X-90 d’être moquée puis adulée sur certains marchés de niche.
  • La Nissan S-Cargo, inspirée du design de la 2CV Citroën selon le constructeur, se distingue par sa forme d’escargot, totalement assumée. Cette fourgonnette urbaine, lancée en 1989, devient iconique grâce à son allure caricaturale et ses coloris acidulés.

La démarche de ces constructeurs visait à séduire un public en recherche d’originalité, mais ces modèles furent souvent boudés du grand public. Nous estimons que leur échec commercial est compensé par la sympathie qu’ils continuent de susciter, preuve que le design atypique peut, a posteriori, engendrer fascination et collectionnisme.

Quand la laideur devient culte : le phénomène d’affect des modèles décriés #

Nombre de véhicules initialement moqués finissent par s’attirer la faveur d’un public nostalgique ou d’esthètes en quête de rareté. La personnalité unique dégagée par ces créations controversées confère à certains modèles un statut de collector inattendu.

  • La Fiat Multipla réunit aujourd’hui clubs d’amateurs et rassemblements européens, dépassant le simple rejet initial pour acquérir une dimension presque patrimoniale.
  • La Pontiac Aztek bénéficie d’une seconde jeunesse, portée par la culture pop et les adeptes du « so ugly it’s cool ».
  • Des modèles comme la Nissan S-Cargo ou la Suzuki X-90 voient leur cote exploser sur le marché de l’occasion, en tant que curiosités recherchées.

Ces cas montrent que la notion de laideur demeure éminemment subjective, modulée par l’histoire, la culture et la nostalgie. Nous constatons que l’industrie automobile, loin de ne produire que des objets parfaits, offre parfois des œuvres inclassables qui finissent par captiver, précisément grâce à leurs défauts. La laideur, loin de condamner définitivement un modèle, peut ainsi devenir source d’affection et d’enthousiasme pour des générations futures.

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